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Accueil > Sélection et nouveautés > Sélections thématiques > Archives des sélections trimestrielles 2008-2011

Printemps 2011 | Romans adultes

Le livre des brèves amours éternelles

Andreï Makine

Ce roman se compose de 8 tableaux qui traversent la vie d’un homme en URSS des années 60 jusqu’à l’éclatement de l’Empire à la fin des années 80.
Ces 8 instants révèlent par petites touches le portrait d’un peuple et surtout le cheminement d’un enfant qui grandit dans un orphelinat jusqu’à l’âge d’homme où devenu étudiant, il passe des vacances dans une station balnéaire.
Ce récit s’attache presque uniquement à capter les quelques moments de grâce éphémères qui affleurent quand il se retourne sur toutes ces années d’enfance et d’adolescence.
Ces instants de grâce qui émergent de la grise réalité des paysages d’hiver et du lourd régime communiste correspondent toujours à l’expérience d’une forme d’amour et à une image féminine, des premières émotions du petit orphelin aux premières liaisons de l’étudiant.
Ce roman / récit est tout imprégné de la vie de l’auteur. Son écriture est dépouillée et lumineuse. Il s’agit d’un texte impressionniste qui procède par petites touches successives pour faire jaillir de la grisaille la lumière et la beauté de quelques instants d’amour vrai. Un petit bijou !
Seuil, 2011
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Le cuisinier

Martin Suter

Le cuisinier c’est Maravan, un jeune réfugié tamoul cantonné aux basses besognes dans un grand restaurant suisse orienté « nouvelle cuisine », le Huwyler, fréquenté par le monde de la presse et de la finance, la haute bourgeoisie suisse.
Maravan a grandi au Sri Lanka où il était un spécialiste de la cuisine ayurvédique (L’Ayurveda est une médecine traditionnelle vieille de plusieurs milliers d’années). Dès son enfance, auprès de Nangay, sa grand-tante qu’il vénérait il a appris tous les secrets de cet art.
Devenu en Suisse un fin connaisseur de la cuisine moléculaire, et grâce à cela, il teste chez lui des expériences complexes pour recréer les fumets de son enfance et de sa jeunesse.
Licencié par son employeur pour emprunt non autorisé de matériel, il se retrouve au chômage.
Bientôt, Andrea, une de ses ex-collègues de travail va lui demander de cuisiner pour elle un repas aphrodisiaque. Ce repas est un succès et Andrea lui propose alors de s’associer à elle pour créer une entreprise de cuisine à domicile. « Love food » est lancée.
Les ingrédients de ce romans ne se limitent pas à ceux de la cuisine ayurvédique de Maravan : toute une galerie de personnages de la Société suisse se croisent autour de ces parfums de curry et de sucreries indiennes et un suspense s’installe peu à peu.
Un roman riche et efficace qui vous réserve des surprises.
Christian Bourgois, 2010
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En chantier

Yves Hughes

Et si l’ouverture d’un chantier en face de votre appartement changeait tout à coup votre vie ?
C’est ce qui va arriver à notre héros.
Le narrateur est un romancier en panne d’écriture. Il est divorcé et père d’un ado.
Lorsque un chantier démarre en face de son immeuble, le narrateur va se remettre à son travail de romancier. L’écriture de son livre progresse au même rythme que le chantier. Jour après jour, il suit le travail des ouvriers avec une fascination qui va devenir obsessionnelle. Il va entretenir un dialogue imaginaire avec les hommes du chantier.
Et puis arrive l’été où il est bien obligé de quitter son poste d’observation pour partir en vacances avec son fils, pêcher dans les lacs de Haute-Loire.
Comment va t-il réagir ?
En chantier est un roman original par sa construction (mise en abyme) mais aussi par son histoire. L’humour est discret mais fonctionne et un vrai suspense s’installe au fil des pages habilement construites.
Stock, 2011
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Les Petits

Frédérique Clémençon

L’auteur nous livre huit nouvelles incisives déclinant principalement le thème de la cruauté familiale.
On retrouve Jean, le vilain petit canard de la famille, lors d’une dernière journée avec ses deux fillettes, car il va perdre définitivement la garde. Il y aussi Paul qui s’inquiète pour sa mère car elle sombre dans la dépression depuis le départ de son mari. Clémence aime de façon étouffante sa petite fille, Eléonore, sur laquelle elle reporte son rêve perdu de devenir une pianiste virtuose. Isabelle, elle, a cessé d’aimer ses deux garçons et décide de quitter le domicile familial. C’est de cette nouvelle qu’est tiré le titre du recueil « Les petits ».
On frémit, on retarde même la lecture de certaines nouvelles car on pressent le pire.
Les atmosphères et les milieux sociaux changent, il faut attendre la dernière nouvelle pour voir apparaître un peu d’humour, certes féroce, dans ce dur recueil.
L’écriture est précise et magnifique. Un très beau livre.
Ed. L’Olivier, 2011
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