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Accueil > Sélection et nouveautés > Sélections thématiques > Archives des sélections trimestrielles 2008-2011

Hiver 2010-2011 | Romans adultes

Où j’ai laissé mon âme

Jérôme Ferrari

1957. A Alger, le capitaine André Degorce retrouve le lieutenant Horace Andreani, avec lequel il a affronté l’horreur des combats puis de la détention en Indochine. Désormais les prisonniers passent des mains de Degorce à celles d’Andreani, d’un tortionnaire à l’autre : les victimes sont devenues bourreaux. Si Andreani assume pleinement ce nouveau statut, Degorce, dépossédé de lui-même, ne trouve l’apaisement qu’auprès de Tahar, commandant de l’ALN, retenu dans une cellule qui prend des allures de confessionnal où le geôlier se livre à son prisonnier. Jérôme Ferrari, à travers trois personnages réunis par les injonctions de l’Histoire trace, par-delà le bien et le mal, un incandescent chemin d’écriture vers l’impossible vérité de l’homme dès lors que l’enfer s’invite sur terre.
Une écriture littéraire magnifique qui, avec une rare économie de moyens, donne une force incroyable à cette terrible aventure intérieure.

Actes sud, 2010

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Crépuscule irlandais

Edna O’Brien

II faudra un long chemin à Eleanora pour comprendre la vraie nature de sa mère, Dilly, qui pour elle avait toujours représenté le poids de la morale et de la tradition. Dilly avait eu beau vouloir dans sa jeunesse échapper à son destin de fille d’Irlande, elle était revenue au pays, résignée, et s’était mariée, après sa tentative avortée de fuite aux États-Unis. Cette dernière a tout le temps de se le remémorer dans l’hôpital de Dublin où elle attend un diagnostic. Agée et malade, elle ne désire plus qu’une visite de sa fille, à qui elle n’a jamais cessé d’envoyer des lettres aimantes et fascinées. Eleanora, elle, a fui très jeune pour Londres l’étouffante campagne irlandaise…
Le roman du difficile amour maternel autant que de la difficulté d’être une femme dans certains contextes sociaux. Ce texte constitue aussi une plongée délicieuse dans ce qui fait en profondeur le terreau de l’identité irlandaise avec ses codes parfois encombrants et sa nouvelle modernité.

Sabine Wespieser, 2010

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Féroces

Robert Goolrick

Les Goolrick étaient des princes. Et tout le monde voulait leur ressembler. C’étaient les années 50, les femmes se faisaient des coiffures sophistiquées, elles portaient des robes de taffetas ou de soie, des gants et des chapeaux, et elles avaient de l’esprit. Les hommes préparaient des cocktails, des Gimlet, des Manhattan, des Gibson, des Singapore Ming, c’était la seule chose qu’ils prenaient au sérieux. Dans cette petite ville de Virginie, on avait vraiment de la classe, d’ailleurs on trouvait son style en lisant le New Yorker. Chez les Goolrick, il y avait trois enfants, tous brillants, et une seule loi : on ne parle jamais à l’extérieur de ce qui se passe à la maison. À la maison, il y avait des secrets…
Un roman terrible et magnifique en grande partie autobiographique qui nous met KO par surprise grâce à un talent d’écriture et de composition impressionnant. Un auteur à découvrir absolument.

Anne Carrière, 2010

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