> Services à distance
> Blogs

Accueil > Sélection et nouveautés > Sélections thématiques > Archives des sélections trimestrielles 2008-2011

Hiver 2011-2012 | Romans adultes

Ce qu’on peut lire dans l’air

Dinaw Mengestu ; traduit de l’américain par Michèle Albaret-Maatsch

C’est à Peoria, situé dans l’État de l’Illinois, que commence le livre. Yosef et Mariam ont beau être mariés, ils sont pourtant de parfaits inconnus l’un pour l’autre. Yosef, opposant au régime éthiopien, est arrivé trois ans plus tôt aux Etats-Unis. Mariam vient de le rejoindre. C’est à bord d’une Monte Carlo rouge, que le couple décide de partir à Nashville dans le Tennessee, pour leur voyage de noces. Cette lune de miel à retardement laisse présager une vie conjugale tumultueuse.
Trente ans plus tard, Jonas, leurs fils et narrateur, revient sur leurs pas. Il tisse, de fil en aiguille, l’histoire de sa famille. Il fait un parallèle entre la vie de couple de ses parents et la sienne. Incapable de construire quoi que ce soit avec sa femme Angela, il voit lui aussi son mariage sombrer...
Dans ce livre, Dinaw Mengestu parle du sentiment d’être étranger et de la difficulté d’intégration. C’est un très beau roman sur le déracinement.

Albin Michel, 2011

Voir la notice complète du catalogue

Entre ciel et terre T.1

Jon Kalman Stefansson ; traduit de l’islandais par Eric Boury

Islande, 19e siècle. Barour, pêcheur à la morue, trop épris par les vers du Paradis perdu de John Milton, oublie de prendre sa vareuse lors d’une sortie en mer. Cet oubli lui sera fatal puisqu’il meurt de froid. Parmi ses compagnons de pêche, un jeune garçon, surnommé "le gamin" est particulièrement bouleversé par cette disparition ; il décide de rendre le livre maudit à son propriétaire, Kolbeinn, un vieux capitaine devenu aveugle. Le "gamin" entame alors un périlleux voyage...
Entre ciel et terre est un roman d’atmosphère qui explore la lisière entre songes et réalités.
Jon Kalman Stefansson peint ici un magnifique portrait de pêcheurs dans lequel il réussit à rendre poétique les événements les plus anodins.

Folio, 2010

Voir la notice complète du catalogue

Room

Emma Donoghue ; traduit de l’anglais (Canada) par Virginie Buhl

Le narrateur de cette histoire est Jack, un enfant de 5 ans qui vit avec sa maman dans une « pièce », à l’écart du monde. Jack est un personnage extrêmement attachant ; c’est un petit garçon heureux qui nous raconte son quotidien, ses journées et son environnement, avec son langage enfantin. C’est drôle et plein de tendresse. Mais très rapidement, le lecteur est rattrapé par la réalité et comprend peu à peu la situation horrible dans laquelle se trouve le petit Jack. Le suspense devient alors intense…
Room est une histoire terrible racontée avec des mots d’enfants. Un roman que l’on dévore jusqu’à la dernière page.

Stock, 2011

Voir la notice complète du catalogue

Stoner

John Williams ; traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anna Gavalda

Publié en 1965 aux Etats-Unis, Stoner n’avait jusque là jamais été traduit en français. Anna Gavalda nous en offre enfin la traduction, pour notre plus grand plaisir de lecteur. Car Stoner est un roman magnifique, une œuvre sans doute majeure de la littérature américaine du Xxe siècle.
C’est l’histoire de William Stoner, né en 1891 dans une ferme pauvre du Missouri. A 19 ans, ses parents l’envoient étudier l’agronomie à l’Université de Columbia, espérant ainsi pouvoir améliorer les rendements de leurs terres. Mais, Stoner ne reviendra jamais à la ferme. Car à l’Université il découvre la littérature. Il décide alors de s’y consacrer corps et âme et devient professeur d’Université à Columbia.
C’est donc la vie d’un professeur d’Université, pas forcément très brillant, que nous raconte John Williams. Une vie âpre et austère, passée sous silence (car Stoner est un taiseux) mais animée en secret par une passion ardente… Stoner, hélas, décevra les siens, se trompera d’histoire d’amour et finira par renoncer au bonheur.
C’est une histoire un peu triste mais passionnante que nous raconte John Williams, d’un ton tranquille et élégant. Stoner est un roman d’une infinie délicatesse, qui vous étreint le cœur. Un grand livre.

Le Dilettante, 2011

Voir la notice complète du catalogue

Scintillation

John Burnside ; traduit de l’anglais par Catherine Richard

L’Ecossais John Burnside est un auteur reconnu pour son œuvre poétique. Avec Scintillation, il nous offre un roman unique, à la croisée du thriller, du conte onirique et du roman fantastique. Un roman marquant à l’écriture très poétique.
L’histoire se passe à Intraville, une cité presque fantôme située sur une côte empoisonnée par une usine chimique abandonnée. Un lieu contaminé où la nature devient monstrueuse… Pourtant les habitants d’Intraville, d’anciens ouvriers de l’usine aujourd’hui au chômage, sont incapables de quitter ce lieu maudit. La plupart sont malades et leurs enfants, livrés à eux-mêmes, se déplacent en bandes, presque sauvages.
C’est dans ce décor post-apocalyptique qu’au fil des années, et dans l’indifférence générale, disparaissent cinq jeunes garçons. La police locale, corrompue, n’essaie même pas de les retrouver, et tout le monde accepte la version officielle : ces garçons sont des fugueurs.
Seul, Leonard Wilson, 15 ans, n’est pas convaincu par ces explications : son meilleur ami, qui vient de disparaître, n’a pas pu partir sans lui…
C’est en compagnie de Leonard, personnage attachant et lumineux, que le lecteur découvre peu à peu l’effroyable vérité, dans cet univers sombre et désespérant, duquel, pourtant, John Burnside parvient à faire surgir de la poésie.
Scintillation est un roman fascinant, à la narration complexe et à l’étrange beauté. Un roman justement récompensé par le prix Lire et Virgin Mégastore.

Métailié, 2011

Voir la notice complète du catalogue

Eux sur la photo

Hélène Gersten

Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Ses indices : deux noms et une photographie retrouvée dans des papiers de famille, qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes qu’Hélène ne connaît pas. Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père. Commence alors une longue correspondance, parsemée d’indices, d’abord ténus, puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire. Peu à peu, les histoires se recoupent, se répondent, formant un récit différent de ce qu’on leur avait dit. Et leurs découvertes, inattendues, questionnent à leur tour le regard qu’ils portaient sur leur famille, leur enfance, leur propre vie.
Un beau roman épistolaire sur fond d’émigration russe qui séduit immédiatement et qu’on ne peut absolument pas lâcher avant de l’avoir terminé.

Arléa, 2011

Voir la notice complète du catalogue

Les Fraises de la mère d’Anton

Katharina Hacker ; traduit de l’allemand par Marie-Claude Auger

Anton, 43 ans, est médecin. Il vit à Berlin, entouré de ses amis Alix, Jan et Bernd. Ses parents habitent une petit village de campagne où le grand plaisir de sa mère est de cultiver des fraises dont elle fait des confitures qu’elle expédie immanquablement à son fils. Depuis quelque temps, Anton voit avec chagrin sa mère multiplier les oublis au point d’omettre de planter les fraises auxquelles elle tient tant. Lorsqu’il rencontre Lydia, la vie d’Anton semble s’éclairer. Lui qui s’était toujours imaginé seul parvient soudain à envisager son avenir en couple. Il lui faudra cependant composer avec le passé de Lydia, dont certains éléments resurgissent et s’insinuent comme par effraction dans un quotidien toujours plus fragile. Katharina Hacker dresse avec sensibilité le portrait de personnages en prise avec des souvenirs envahissants qu’ils doivent apprendre à apprivoiser ou choisir d’oublier.
Un roman tout en délicatesse qui procède par petites touches pour dépeindre deux générations entre la campagne et la ville.
Se manifestent beaucoup de tendresse et de justesse dans la peinture des relations entre les personnages, particulièrement entre la mère et ses enfants.
Un beau roman qui trace des chemins entre la nostalgie du passé et l’espoir en l’avenir.

Christian Bourgois, 2011

Voir la notice complète du catalogue

Le choix de Goldie

Roopa Farooki ; traduit de l’anglais par Jeremy Oriol

A treize ans, Shona craque pour Parvez dès la première œillade. Follement amoureux et inconscients, les jeunes amants fuient le Pakistan pour voler de leurs propres ailes, à Londres. Passées l’exaltation d’un nouveau départ et les joies de la vie d’une famille qui s’agrandit, Shona se sent rattrapée par son passé. À l’image de sa mère, elle construit sa vie sur des mensonges, se risque à mener une double-vie, jusqu’au jour où les secrets deviennent trop lourds à porter. Même la vitalité de ses jumeaux adolescents - Omar qui brille dans les études, et Sharif qui tombe les filles - ne suffit plus à compenser les non-dits accumulés au fil des années, des générations. Mais peut-on revenir sur un tel héritage ?
Un roman dépaysant et juste sur les choix de la vie et les usages du mensonge.
Des personnages hauts en couleur et attachants. Un beau voyage entre le Pakistan et l’Angleterre.

Gaïa, 2011

Voir la notice complète du catalogue