Replik - Reactions culturelles en chaine
Bienvenue sur le blog de l’actualité culturelle de la médiathèque de Meyzieu
Tags Replik
Commentaires des membres de replik

Billets pour « Littérature »

mercredi 21 octobre 2015

RENTRÉE LITTÉRAIRE : "SŒURS DE MISÉRICORDE" DE COLOMBE SCHNECK

Sœurs de Miséricorde
de Colombe Schneck
Stock, 2015

Vous connaissez sans doute sa voix. Mais peut-être pas encore sa plume. Colombe Schneck, productrice et journaliste radio, notamment sur France Inter, publie pourtant en cette rentrée littéraire son 8e roman.
Sœurs de miséricorde paru aux éditions Stock est même son 2e livre édité cette année, après Dix-sept ans, un court texte sur l’avortement, sorti en janvier dernier.
Son premier roman, L’Increvable Monsieur Schneck, est paru en 2006. Colombe Schneck est aussi l’auteur de Val de Grâce et La Réparation, des romans qui lui valent une certaine reconnaissance.

Le plus souvent, Colombe Schneck puise ses sources d’inspiration dans son histoire familiale. Avec Sœurs de Miséricorde, elle délaisse son registre habituel pour faire le portrait d’une femme invisible mais incroyablement puissante.
Cette femme c’est Azul, une indienne Quechua, née dans la région de Sucre, au sud-est de la Bolivie. Elle grandit à Chuqui-Chuqui, un petit village situé aux pieds des montagnes, dans la vallée du Rio Chico. Chaque famille indigène y cultive un jardin luxuriant, où les fruits, les fleurs, les couleurs et les goûts prospèrent. Mais ce petit paradis terrestre est surtout le fruit du travail des hommes qui vivent ici, et, dans le cas d’Azul, celui de sa mère, Ximena, qui élève seule ses neuf enfants et qui subsiste grâce au troc des produits de son jardin.
Consciente de l’importance d’accéder à l’instruction, Ximena se bat pour que la petite Azul poursuive ses études. Devenue secrétaire, Azul accède à une certaine stabilité et donne naissance à deux enfants. Malheureusement, la crise économique frappe de plein fouet la Bolivie et, rattrapée par la misère, Azul est contrainte à l’exil en Europe afin de subvenir aux besoins de sa famille. En Italie, puis en France, elle devient femme de ménage, loin des siens, de son pays, de sa culture. Elle vit alors un terrible drame, celui de la séparation avec ses enfants.
Pourtant, Azul ne se considère pas comme une victime et Colombe Schneck évite tout misérabilisme. Car la calme et douce Azul est une combattante, capable de déplacer des montagnes pour les siens, animée par la foi et l’amour pour autrui ; une femme forte, dotée d’une bonté viscérale, d’un courage à toute épreuve et d’un optimisme contagieux ; une femme clairvoyante et gaie, qui veut donner autant qu’elle a reçu.

Avec Sœurs de miséricorde, Colombe Schneck nous offre un très beau personnage et c’est là toute la force de ce court roman plein d’espoir.
L’écriture de Colombe Schneck, distante et factuelle, sobre et concise, ne touchera peut-être pas tous les lecteurs. Mais elle est aussi simple et pudique, à l’image de son héroïne, Azul.

Sœurs de Miséricorde est un roman qui fait du bien et qui reste dans la tête, bien après l’avoir lu.
Un roman qui vous emportera loin, dans un pays peu connu, et qui vous fera toucher du doigt d’autres réalités.
Un beau livre.

(Béatrice)

Disponible à la médiathèque de Meyzieu en livre papier ou livre numérique

  • Voir en ligne : Réservez ce livre sur notre catalogue
  • Poster un commentaire
    - - -

    vendredi 9 octobre 2015

    RENTRÉE LITTÉRAIRE : "DÉLIVRANCES" DE TONI MORRISON

    Délivrances
    de Toni Morrison
    Christian Bourgois Editeur, 2015

    C’est l’histoire de Bride, une jeune femme noire d’une beauté sidérante. Elle vit à notre époque, à New York, et travaille dans une boite de cosmétique très branchée. Quand le récit commence, on apprend qu’à sa naissance ses parents métisses, presque blancs, ont été choqués par sa couleur de peau ébène. Pour eux, cela présageait un destin cruel, parsemé d’injustices et de discriminations à l’école puis dans la vie d’adulte de Bride. Le père parti, c’est avec les plus grandes difficultés que sa mère lui donne des signes d’affection. Il fallait l’endurcir cette petite, pour qu’elle sache résister aux coups dur. Le coup dur que va devoir encaisser Bride c’est de se faire plaquer par son petit ami Booker. De cet événement va découler une suite de péripéties, des plus violentes aux plus dérangeantes, comme ce phénomène étrange de perdre ses poils, sa poitrine et même les trous de ses lobes d’oreilles... Ce sera pour le lecteur l’occasion d’une incursion dans le passé de Bride et de Booker. Âmes sensibles s’abstenir...

    La lecture de ce roman est moins tortueuse que Home ou d’autres récits de l’auteur. Les thèmes abordés cependant ne sont pas moins forts et représentatifs d’une Amérique qui n’aime pas les personnes de couleur, ne protège pas ses enfants. La fin vous laissera en proie à des réflexions bien utiles de nos jours…

    (Karine)

    Photo : «  Toni Morrison 2008  » par Angela Radulescu — originally posted to Flickr as Toni Morrison (1). Sous licence CC BY-SA 2.0 via Wikimedia Commons.

  • Voir en ligne : Réserver ce livre sur notre catalogue !
  • Poster un commentaire
    - - -

    mardi 1er septembre 2015

    "LES JOURS INFINIS" ET AUTRES PLAISIRS DE LECTURE

    Alors que la rentrée littéraire 2015 bat son plein et que les nouveautés arrivent sur nos rayons, revenons sur quatre parutions plus anciennes, quatre romans aux thèmes glaçants dont nous vous recommandons cependant chaudement la lecture !

    Commençons d’abord par le plus récent d’entre eux, Les Jours infinis de Claire Fuller.

    Été 78. Après avoir goûté aux joies de la vie sauvage en campant dans le jardin et en chassant les écureuils, Peggy, une fillette de 8 ans et James, son père, quittent leur maison londonienne pour des vacances idylliques dans "die Hütte", une cabane cachée au fond des bois.
    Ute, la mère, célèbre pianiste en tournée à travers l’Europe, les rejoindra dès que possible. Le père, "survivaliste" convaincu, l’a promis.
    Mais très vite le conte enchanteur vire au cauchemar et les vacances s’éternisent...

    Haletant et dérangeant, Les jours infinis, premier roman de l’Anglaise Claire Fuller, distille son angoisse dès les premières pages, où transparaissent déjà la folie du père et la vulnérabilité de l’enfant.

    En cela, il évoque le passionnant roman de l’Américain David Vann, Sukkwan Island , où il est aussi question de cabane perdue et d’une relation père-fils éprouvante, au milieu d’une nature omniprésente.

    Les jours infinis peut également être mis en parallèle avec Room , le captivant roman de l’Irlandaise Emma Donoghue, dans lequel un enfant grandit à l’écart du monde, maintenu à sa marge par la folie d’un homme.

    Enfin, sur un thème similaire (un huis-clos oppressant mêlant folie, enfance et solitude), nous vous conseillons la lecture du chef d’œuvre littéraire du Québécois Gaëtan Soucy, La Petite fille qui aimait trop les allumettes , un roman d’une force incroyable, porté par une écriture d’une folle inventivité.

    4 romans, 4 univers, 4 plaisirs infinis de lecture...

    -  Les jours infinis de Claire Fuller (Stock, 2015), une nouveauté à découvrir en version numérique (bientôt aussi en version papier)

    -  Room d’Emma Donoghue (Stock, 2011), un roman facile à lire au suspense implacable, en version papier ou numérique

    -  Sukkwan Island de David Vann (Gallmeister, 2009), un roman âpre en version papier uniquement

    -  La petite fille qui aimait trop les allumettes de Gaëtan Soucy (Boréal, 1999), un livre exigeant qui marque durablement, à lire en version papier

    (Béatrice)

    Poster un commentaire
    Voir les 1 commentaires
    - - -

    | 1 | ... | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 | 31 | 32 | 33 | 34 | ... | 36 |